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7 min

Chloé & Jen Cardini : “On portait un son différent de celui de l’époque, on était un peu l’anti-French Touch”

par Patrick Thévenin

Publié le 13 mai 2025 à 18h21
Mis à jour le 15 mai 2025 à 11h36

Chloé © Sarah Makharine / Jen Cardini © Raye Kreidel

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À l’occasion de leur passage à Nuits sonores, Chloé et Jen Cardini reviennent sur l’héritage du Pulp, l’évolution des clubs queers, et les mutations de la scène club. Entretien croisé entre ces deux figures pionnières de la scène électro.

On vous résume souvent au Pulp. C’est une étiquette lourde à porter ?

Chloé – C’est un club qui a eu un impact énorme. Les jeunes générations sont fascinées par ce que ça a représenté, notamment sur les questions LGBTQIA+. C’était un lieu d’inclusivité, de liberté d’expression, une safe place, même si on n’employait pas encore ces termes à l’époque. C’était précieux d’avoir un espace où être soi-même.

Jen – Le Pulp m’a offert une colonne vertébrale politique. Je venais du Sud, je ne voyais aucun intérêt à aller à la Pride. Je me rappelle d’une discussion avec Fany Corral, qui m’expliquait qu’il y avait un combat, des revendications politiques derrière, qu’on n’y allait pas que pour soi, mais aussi pour les autres. Tout ce que je fais pour ma communauté vient du Pulp, c’est là que j’ai reçu mon éducation politique. Mais à un moment, j’en ai eu marre. En France, pendant longtemps, j’avais beau faire des remixes, avoir deux labels, tourner, avoir une résidence au Panorama Bar, on me ramenait toujours au Pulp en interview. J’en suis reconnaissant, mais on a aussi beaucoup donné pour ce club. Sans Chloé, Ivan [Smagghe] et moi, le Pulp n’aurait jamais eu cette dimension internationale. On a invité toute une scène, contribué à la hype autour du lieu.

Chloé – On portait un son différent de celui de l’époque, on était un peu l’anti-French Touch. On proposait autre chose, avec un discours plus politisé et communautaire. La musique électronique ne doit pas oublier d’où elle vient, ni son lien profond avec la communauté LGBTQIA+. Elle est passée de l’underground à l’overground, et tant mieux, mais il faut continuer à défendre les valeurs qui nous ont portés dès le début.

Jen – En devenant mainstream, la musique électronique est devenue straight. Mais face aux attaques qu’on subit aujourd’hui, les jeunes générations sont plus engagées que nous ! Je suis bluffé lorsque je joue dans des soirées non estampillées queers, où tout le monde l’est. Il y a un rejet du système qui s’est effondré après le Covid, quand les gros festivals se sont pris les pieds dans le tapis. La génération Z ne veut plus payer des fortunes pour des line-up non inclusifs, et je la comprends. Moi aussi, je me suis perdue à un moment, je me retrouvais sur des affiches pour lesquelles je ne savais pas ce que je foutais là. Aujourd’hui, je reviens à ce qui faisait notre ossature quand on a commencé.

“Il y a un revival lesbien de fou : les meilleurs morceaux de house en ce moment sont produits par des meufs qui aiment les filles”

Comment ont évolué vos sets au fil des années ?

Jen – Je viens d’avoir 50 ans, je suis libéré, je m’amuse vraiment. Si j’ai envie de balancer un morceau à 150 BPM, plein de disto, je ne me prive pas !

Chloé – Il y a plein de jeunes producteurs qui fusionnent techno, house, drum’n’bass, avec une énergie de dingue. C’est ce qui nous nourrit aussi à travers nos labels. On reçoit des morceaux incroyables, qu’on a envie de jouer et de sortir.

Jen – Il y a toute une relecture des années 1990. Des artistes comme Mara revisitent la trance, la new beat, avec une touche moderne, digitale. Et il y a un revival lesbien de fou : les meilleurs morceaux de house en ce moment sont produits par des meufs qui aiment les filles, comme Roza Terenzi, ISAbella, Regularfantasy, D. Tiffany… Et la scène baile funk hyper rapide avec Nick León, DJ Babatr, c’est la teuf, c’est sexy, ça part dans tous les sens. On vit une période très dense et excitante.

Qu’est-ce qui vous fait encore vibrer derrière les platines ?

Jen – Parfois je suis crevé, j’en ai marre de voyager, et puis je me retrouve dans une cave avec 150 personnes en sueur, à poil, et je peux tout jouer. La dernière fois à Bassiani [club de Tbilissi], il était 7 heures du mat, tout le monde était allongé par terre, j’avais joué quatre heures, et je me suis dit : je vais continuer jusqu’à ce que je ne puisse plus.

Chloé – J’ai besoin de cette expérience collective, immédiate. Ça me recharge. Je passe beaucoup de temps en studio, sur des musiques de film ou des collaborations, ce sont des processus longs. Le set remet tout à sa place.

Il existe un clivage entre les anciens, qui trouvent que la scène est devenue trop commerciale, et les jeunes, qui s’amusent comme jamais. Vous vous situez où ?

Jen – Je me fous des anciens. Je ne joue pas pour eux : ils ne sortent plus, mais ils critiquent ! Si tu trouves que c’était mieux avant, si tu n’arrives pas à t’intéresser à ce qui se passe aujourd’hui, c’est que tu es vieux… et c’est triste. Ils devraient essayer d’écouter, d’analyser pourquoi un morceau est aussi speed et d’où ça vient. Les Spiral Tribe, c’était déjà très rapide. Il y a eu des scènes hardcore dans les années 1990. On peut vieillir en restant connecté au monde dans lequel on vit, ou bien se figer dans la nostalgie de sa jeunesse. C’est un choix personnel. J’aime la mélancolie, mais pas la nostalgie.

“J’ai un peu peur de la place qu’on laisse désormais à la culture. Heureusement, la musique électronique a toujours été indépendante”

Chloé – À l’inverse, il y a aussi un public plus âgé qui découvre la musique électronique et qui s’éclate. C’est le propre de cette scène : l’espace est assez vaste pour que chacun s’y retrouve. Il y a aussi les coupes budgétaires dans les festivals et les scènes de musiques actuelles (SMAC). Beaucoup de structures sont en perte de vitesse à cause de la baisse des financements. J’ai un peu peur de la place qu’on laisse désormais à la culture. Heureusement, la musique électronique a toujours été indépendante. Je pense qu’elle résistera grâce à ces espaces de résistance.

Jen – Ce qui m’inquiète, c’est qu’on a, d’un côté, des festivals énormes qui galèrent financièrement à cause de l’augmentation des coûts (électricité, transports, cachets des artistes…), et de l’autre, des clubs qui survivent comme ils peuvent. Il n’y a aucune réflexion globale sur l’état de la scène. Ces festivals devraient se sentir responsables de la santé financière des clubs, car c’est là que naissent les scènes émergentes, les nouveaux genres, que les artistes apprennent à jouer, se confrontent au public. Beaucoup de nos collègues ne jouent plus le jeu, ne jouent qu’en festival, prennent des cachets énormes, et ne font aucun effort pour soutenir les clubs. Toi et moi, on les a toujours soutenus, surtout les clubs queers. On a toujours revu nos cachets à la baisse pour y jouer et défendre la contre-culture, alors que beaucoup de gros DJ oublient d’où ils viennent. Les clubs, c’est le pouls du clubbing. Si on ne les aide pas, la scène va s’assécher, financement ou pas, et de moins en moins d’artistes pourront vivre de leur métier.

Et sur la question de la parité femmes-hommes ?

Jen – Cette année, on est à 23 % de représentation des femmes dans la musique électronique et les festivals. Il y en a de plus en plus, c’est vrai, mais beaucoup de femmes et de personnes queers souffrent encore du syndrome de l’imposteur. Pendant longtemps, j’étais mal à l’aise d’être la seule femme queer sur les line-up. J’avais l’impression qu’il fallait que je sois irréprochable, le meilleur. Je le vois avec mes labels : beaucoup d’artistes n’osent pas envoyer leur musique, partant du principe que ce sera trop compliqué.

Chloé – On nous pose cette question depuis nos débuts, et je comprends que ce soit important, mais à chaque fois, c’est comme nous rappeler qu’on est sexualisé, résumé à notre corps. Les festivals font des efforts, des quotas ont été instaurés, les choses avancent. Je me souviens, à mes débuts, que des filles venaient me voir et me disaient que de m’avoir vue jouer les avait motivées à se lancer. J’avais du mal à endosser ce rôle, mais je mesure aujourd’hui son importance. Il faut casser ce schéma binaire et ouvrir plus les line-up aux autres communautés et minorités.

“Il faut poser cette question aux hommes hétéros, en place depuis des années, qui n’ouvrent pas la porte, qui prennent tout et ne partagent rien. On ne peut pas être au four et au moulin du patriarcat !”

Jen – Ce qui me dérange, c’est qu’on pose toujours cette question aux femmes, aux personnes racisées, aux queers. On ne peut pas être victimes d’un système, et en même temps trouver des solutions. Il faut poser cette question aux hommes hétéros, en place depuis des années, qui n’ouvrent pas la porte, qui prennent tout et ne partagent rien. On les voit : ils sont résidents dans des clubs, ils invitent toujours les mêmes potes. L’inclusivité ne les intéresse pas, car ils sont trop fragiles. On ne peut pas être au four et au moulin du patriarcat !

Vous jouez tous les deux à Nuits sonores cette année. Que représente ce festival pour vous ?

Jen – C’est ma famille. C’est vraiment l’un de mes festivals préférés. J’y joue tous les ans, et cette année deux fois, dont un back-to-back (B2B) avec Chloé. Ça a du sens, on se connaît par cœur musicalement. Je crois que la première fois, c’était en 2004. Ils sont indépendants, et leur programmation est exemplaire : pointue et accessible à la fois. Et ils font de vrais efforts, depuis longtemps, pour être inclusifs.

Chloé – J’y ai joué de nombreuses fois, en live, en DJ set, en B2B, dans de grandes salles comme dans des lieux plus intimes, depuis les débuts. C’est un incontournable, un repère avec lequel on a grandi, où on se sent en confiance.

Et vos projets à venir ?

Chloé – J’ai toujours un album en route… et il se passe des années avant qu’il sorte ! En ce moment, je travaille sur deux musiques de film ainsi que sur un projet avec l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) pour le festival ManiFeste, qui aura lieu au Centquatre-Paris, en juin : c’est autour d’une installation lumineuse de Iannis Xenakis des années 1970, Polytope de Cluny, dans laquelle il diffusait sa musique. L’Ircam m’a demandé, avec d’autres compositeurs comme Ténèbre et ExpériensS, de créer une pièce pour cet espace monumental.

Jen – On va rester un pganeu flou… Je travaille sur un projet de grand festival à Paris, associé à des soirées itinérantes en Europe, dans l’esprit d’un Dekmantel. Sinon, il y a toujours des sorties sur mes deux labels, plusieurs remixes qui arrivent, des morceaux avec Pablo Bozzi, et un EP solo que j’espère terminer d’ici un mois ou deux.

Jen Cardini sera à Nuits sonores, Lyon, le 28 mai, et Chloé y jouera le 30 mai.

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Pour une vision plus complète, découvrez ces articles complémentaires.Ne passez pas à côté de Episode 2 – Contemporaine, avec Chloé THÉVENIN, une lecture complémentaire.Complétez votre lecture avec Que reste-t-il de la culture Pulp?.
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